Wednesday 24 July 2013


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Au Tchad, une mère pleine de détermination sauve son fils de la malnutrition
Image de l'UNICEF
© UNICEF Chad/2012/Asselin
Adoun, deux ans, court et joue à la bagarre avec ses frères aînés. Il y a seulement quelques mois, il pouvait à peine tenir debout. Adoun est l’un des millions d’enfants du Sahel dont les vies ont été mises en péril par la crise alimentaire de cette année.
Par Jessica Mony
GUÉRA, Tchad, 18 janvier 2013 - Le village de Banda est un ensemble propret de cases d’argile, chacune bien délimitée par une clôture de piquets. À travers ceux-ci, des visages curieux d’enfants, impatients de voir les visiteurs qui viennent d’arriver, jettent des coups d’œil furtifs.

L’un de ces visages est celui d’Adoun, deux ans. Il pouffe de rire et regarde derrière lui pour voir où se trouve Zenaba Issa, sa mère. Il lui lance un grand sourire. Elle lui sourit à son tour. Zenaba Issa s’assoit sur une natte qu’elle a elle-même tressée, entourée des frères et sœurs aînés d’Adoun, quatre jeunes garçons et filles.

Une lutte quotidienne
La famille Issa a dû mener une lutte quotidienne pour pouvoir se nourrir depuis les mauvaises récoltes de l’année dernière. En tant que chef de famille, c’est Zenaba Issa qui, seule,  assume cette tâche.  

Son mari l’a quittée peu après la naissance d’Adoun. Il y a quelques mois, en plein milieu de la période de soudure  entre les récoltes, Adoun est devenu si faible qu’il n’était pas capable de marcher. « Quand il est né, il était très fort pour son âge.

Puis, quand il est devenu plus grand, le moment est venu pour lui de manger et je n’avais rien à lui donner. Il a commencé à avoir la diarrhée, il s’est affaibli et est devenu très faible et très maigre. »

Zenaba Issa est allée voir un guérisseur traditionnel, un « marabout ». L’état d’Adoun ne s’est pas amélioré et Zenaba Issa était de plus en plus inquiète.
Image de l'UNICEF
© UNICEF Chad/2012/Asselin
De mauvaises récoltes, la pauvreté chronique et des prestations de santé limitées placent les enfants les plus vulnérables en première ligne face à la crise.
Contrôle de santé
Quelques semaines plus tard, du personnel de l’UNICEF est venu au village pour dépister la malnutrition chez les enfants. Adoun a été dirigé vers un établissement de jour mis en place avec l’appui des autorités locales.

Là, Adoun a reçu des aliments thérapeutiques prêts à l’emploi et a été suivi pendant deux mois par du personnel de santé formé par l’UNICEF.

Zenaba Issa a reçu une moustiquaire et du savon et on lui a appris les choses simples qu’elle pouvait faire pour empêcher Adoun de se retrouver de nouveau sous-alimenté.

Aujourd’hui, deux mois après avoir été si faible qu’il ne pouvait pas parler, Adoun est un enfant plein d’énergie et intenable qui boit toutes les paroles de son frère aîné.

Les pluies promettent aussi pour cette année une récolte meilleure.
Image de l'UNICEF
© UNICEF Chad/2012/Asselin
Quand Adoun est tombé malade, sa mère, Zenaba Issa, qu’on voit ici en train de tresser des objets destinés à la vente, l’a conduit dans un centre d’alimentation où elle a appris comment le protéger de la sous-nutrition pendant qu’il était soigné.
Se mobiliser contre la menace de famine
Pour les familles les plus vulnérables, comme celle de Zenaba Issa, la récolte à venir de cette année pourrait signifier que leur lutte quotidienne pour se nourrir est finie. La « période de soudure », cependant, survient chaque année. La menace de famine ne disparaît jamais complètement.

Zenaba Issa fait preuve d’une détermination acharnée pour subvenir aux besoins de sa famille. Quand son mari est parti, elle a appris elle-même à tisser des nattes, des chapeaux et des paniers à partir d’herbes sauvages pour les vendre sur le marché. « J’ai dû me serrer la ceinture, » dit-elle. « Comme vous pouvez le voir, cela a été très difficile pour moi. C’est pourquoi j’ai appris à tisser et à cultiver la terre. »

Mais, quand tout le monde autour est confronté aux mêmes difficultés, les stratégies de survie sont limitées. « Dans la vie, mon objectif principal est de nourrir mes enfants. C’est tout ce que je peux faire, dit-elle, je veux les envoyer à l’école mais, pour l’instant, je n’en ai pas les moyens. »  

La force et le dévouement de mères comme Zenaba Issa ont sauvé d’innombrables vies d’enfants pendant la crise alimentaire de 2012. Grâce à l’appui des donateurs, des partenaires et de l’UNICEF, ces mères ont pu bénéficier d’une aide.

La mise en place des centres d’alimentation pour atteindre les enfants les plus vulnérables permet non seulement de prévenir bien des décès mais elle signifie également que des enfants comme Adoun peuvent grandir pour devenir la génération qui contribuera à renforcer la résilience du pays. 

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